« Tout était faux, sauf l’argent ! » avait lancé Bill Pallot, l’un des deux faussaires qui comparaissaient en avril devant le tribunal correctionnel de Pontoise au procès de l’arnaque aux sièges Marie-Antoinette. Le spécialiste incontesté du mobilier français du XVIIIe, auteur du livre de référence sur le sujet, et son complice ébéniste du faubourg Saint-Antoine, Bruno Desnoues, reconnaissaient avoir fabriqué de toutes pièces sept sièges, vendus comme d’authentiques meubles royaux estampillés Louis Delanois, Georges Jacob, Jean-Baptiste-Claude Sené et Nicolas-Quinibert Foliot. Via des galeries réputées, ces sièges avaient été acquis par le château de Versailles, la famille Guerrand-Hermès ou le frère de l’émir du Qatar.
Les juges l’ont pris au mot. Si les peines d’emprisonnement prononcées, mercredi 11 juin, sont très largement assorties du sursis et couvrent la durée de leur détention provisoire – quatre ans, dont quatre mois ferme contre Bill Pallot, trois ans dont quatre mois ferme contre Bruno Desnoues – les deux faussaires sont surtout condamnés à rendre beaucoup d’argent. Aux amendes – respectivement 200 000 et 100 000 euros – s’ajoutent en effet les dommages et intérêts qu’ils devront verser solidairement aux victimes de leur tromperie : 150 000 euros au château de Versailles, 420 000 euros à la galerie Sotheby’s au titre de son préjudice matériel et moral, 530 000 euros à la famille Guerrand-Hermès, soit l’équivalent de ce que leur tromperie leur a rapporté, 1 410 000 euros. Le tout avec exécution provisoire à hauteur de 50 %.
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