- Le coût des catastrophes naturelles qui ont touché la France l’an dernier a été estimé ce mercredi à environ 2 milliards d’euros par la Caisse centrale de réassurance (CCR).
- 2024 a été notamment marquée par de nombreuses inondations.
- L’année s’est terminée par le passage du cyclone Chido, à Mayotte.
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La note est très salée. Les dégâts causés par les catastrophes naturelles ont coûté environ 2 milliards d’euros l’an dernier en France, selon une estimation publiée ce mercredi 18 juin par la Caisse centrale de réassurance (CCR), qui confirme le chiffre avancé par la Fédération des assureurs fin mars.
Des inondations et un cyclone dévastateur
Ce montant, bien supérieur à la moyenne de la période 1982-2023, est cependant relativement « normal »
après quelques « années exceptionnellement coûteuses »
, comme l’année 2022 pour laquelle la sinistralité avoisinait 3,9 milliards d’euros, a souligné Jacques Le Pape, président du réassureur public français, en ouverture d’un après-midi de débats organisé par la CCR à Paris.
À la différence des années précédentes, 2024 n’a pas été marquée par des sécheresses importantes, mais elle a été ponctuée de nombreuses inondations et s’est terminée par le passage, en décembre, du cyclone tropical Chido à Mayotte, qui a causé la mort d’au moins 39 personnes et des dégâts colossaux. Le coût de la reconstruction dans le département le plus pauvre de France a été estimé « au-dessus du milliard »
d’euros, selon le ministre des Outre-mer Manuel Valls.
L’année passée se caractérise aussi par de très nombreux sinistres de moindre ampleur et moins coûteux à l’échelle unitaire, mais le coût cumulé de ces « petits sinistres »
a atteint un niveau sans précédent depuis la création du régime des catastrophes naturelles en 1982, selon le bilan annuel des catastrophes naturelles publié mercredi par la CCR, dont l’activité consiste à assurer les assureurs.
Le régime des catastrophes naturelles « financièrement robuste »
Alors que le régime des catastrophes naturelles a fait face ces dernières années à des déficits structurels récurrents en lien avec la multiplication des aléas climatiques, il est désormais « financièrement robuste »
grâce à « l’ajustement des tarifs »
intervenu en début d’année, s’est félicité Jacques Le Pape. La surprime des contrats d’assurances destinée à financer le régime des catastrophes naturelles, qui est prélevée sur les contrats multirisques habitation (MRH) et automobile des particuliers et des entreprises, a en effet été relevée depuis le 1er janvier, passant de 12% à 20% (soit en moyenne 16 euros de plus par foyer par an), en application d’un arrêté de décembre 2023. La CCR a ainsi pu reconstituer ses réserves.
« Aujourd’hui, nos réserves sont à deux milliards d’euros »
, ce qui « nous permet de redevenir un absorbeur de choc normal »
, a déclaré le directeur général de CCR, Edouard Vieillefond. Pour préserver l’équilibre du régime des catastrophes naturelles à l’avenir, ce dernier estime que de nouvelles hausses de la surprime seront nécessaires à intervalles réguliers dans les prochaines années, « a priori pas trop souvent, mais tous les trois, quatre, cinq ans ».