Près de 80 personnes, parmi lesquelles une majorité de migrants de retour d’Iran, sont mortes mardi 19 août au soir dans un accident de la route en Afghanistan. Un autocar est entré « violemment » en collision avec une moto et un camion qui transportait du carburant, provoquant un incendie, a fait savoir la police du district de Guzara, dans l’ouest du pays, frontalier de l’Iran, accusant le conducteur de l’autocar de « vitesse excessive » et de « négligences ».
Le dernier bilan communiqué mercredi par l’armée fait état de 78 morts, après que deux des trois survivants recensés ont succombé à leurs blessures. Les forces de sécurité locales estiment que 17 à 19 des victimes étaient des enfants, d’après différents bilans provisoires.
Sur les lieux de l’accident, près de la ville de Hérat, un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) a vu la carcasse entièrement calcinée de l’autocar quelques heures après l’accident, ainsi que les débris des deux autres véhicules. « Il y avait un grand feu, les pompiers ont mis deux heures à arriver », a déclaré à l’AFP Akbar Tawakoli, un témoin de 34 ans. « Beaucoup de gens criaient, mais on ne pouvait pas s’approcher à cinquante mètres pour sauver qui que ce soit. »
« Quand nous avons vu que toutes les dépouilles étaient calcinées, que personne ne pouvait être sauvé, j’étais très attristé, car la plupart des passagers de l’autocar étaient des enfants et des femmes », a dit à l’AFP un autre témoin, Abdallah, 25 ans, qui n’a pas donné son patronyme. Les dépouilles ne sont pas identifiables, a regretté le médecin-chef de l’hôpital militaire Al-Farouq, Mohammed Janane Moqadas.
« Grande tristesse »
Il s’agit de l’un des accidents de la route les plus meurtriers des dernières années, d’après l’agence de presse officielle Bakhtar. Le gouvernement taliban a fait part de sa « grande tristesse » et appelé les « autorités de transport compétentes à rassembler promptement les informations concernant cet accident », d’après un communiqué publié par son porte-parole, Zabihullah Mujahid.
L’autocar transportait des Afghans récemment revenus d’Iran vers Kaboul, à plus de mille kilomètres de là, a déclaré à l’AFP Mohammad Yousuf Saeedi, le porte-parole du gouverneur provincial. « Tous les passagers étaient des migrants qui étaient montés à bord du véhicule à Islam Qala », un poste-frontière avec l’Iran, a-t-il ajouté.
L’Iran a donné jusqu’au début de septembre aux 4 millions d’Afghans sans papiers présents sur son territoire pour qu’ils rentrent dans leur pays. Des dizaines de milliers de personnes traversent la frontière chaque jour, parmi lesquelles de nombreux enfants, souvent dans le plus grand dénuement, d’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).