Quand cinq hommes et une femme ont forcé Agather Atuhaire, militante ougandaise des droits de l’homme, à monter dans une voiture sombre, puis lui ont bandé les yeux, la jeune femme a cru que sa dernière heure était arrivée. La scène se passe à Dar es-Salam, la capitale économique tanzanienne, lundi 19 mai, alors que l’activiste se trouve en Tanzanie pour assister au procès du principal opposant politique, Tundu Lissu, accusé de trahison. S’ensuivent trois jours d’emprisonnement, hors de tout cadre judiciaire, et de torture par les forces de l’ordre tanzaniennes. La militante est finalement relâchée dans la soirée du 22 mai. « Je ne me porte pas bien, mais quel soulagement d’être en vie et de retour à la maison ! Je n’arrive pas encore à croire que Boniface Mwangi [un activiste kényan] et moi-même en soyons sortis vivants », a-t-elle écrit sur le réseau social X, samedi 24 mai.
Kidnappé en même temps que Mme Atuhaire, Boniface Mwangi, défenseur kényan des droits humains, a, lui, été retrouvé, le 22 mai, à 30 kilomètres au sud de Mombasa, la grande ville côtière de l’est du Kenya. Les premières images de lui l’ont montré en chaise roulante, les traits tirés et le visage fermé. Son épouse a accusé la police tanzanienne de l’avoir abandonné à la frontière kényane, à proximité du poste frontière de Korokoro. « J’ai passé quatre jours très sombres pendant lesquels j’ai été torturé de façon très cruelle. Je peux à peine marcher », a déclaré M. Mwangi à la presse à son arrivée à Mombasa.
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