L’état de grâce aura été de courte durée. La coalition « rouge-noire » au pouvoir à Berlin depuis le 6 mai, qui lie les conservateurs de la CDU/CSU aux sociaux-démocrates du SPD, affronte son premier conflit ouvert, un peu plus de deux mois après son entrée en fonction. Ce ne sont pas les désaccords latents sur les livraisons de missiles de longue portée à l’Ukraine, sur l’immigration ou sur l’énergie nucléaire qui ont fait éclater les divergences au grand jour, mais la nomination de juges à la Cour constitutionnelle de Karlsruhe.
Le feu couvait depuis plusieurs jours autour de la nomination de trois juristes au sein de la plus haute juridiction allemande. Trois sièges sur les 16 qui composent l’institution doivent être renouvelés, deux juges étant frappés par la limite d’âge de 68 ans, le troisième ayant demandé à quitter ses fonctions pour des raisons de santé. Le mandat des juges est normalement de douze ans, non renouvelable, et la tradition veut que l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et le Parti social-démocrate (SPD) – les deux principaux partis de gouvernement – proposent chacun huit personnalités.
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