En Allemagne, où l’hydrogène bas carbone – produit à partir d’électricité d’origine renouvelable – avait été envisagé comme une large solution à la décarbonation de l’économie, les doutes se sont installés sur le rythme et l’ampleur de la transition. La stratégie du gouvernement, adoptée en 2023, subit d’importants retards.
« Actuellement, c’est le serpent qui se mord la queue. On aurait besoin d’une grosse demande pour rentabiliser les projets d’installation et faire des économies d’échelle. Mais les entreprises hésitent à conclure des contrats de long terme, car elles attendent la baisse des prix, qui ne vient pas parce que les projets ne se font pas, car non rentables », résume Urban Rid, qui conseille Green Enesys et Viridi RE, codéveloppeurs allemands de projets d’énergie renouvelable dans le domaine de l’hydrogène bas carbone et des produits dérivés.
Les négociations avec des clients potentiels sont en cours, précise-t-il. En attendant les engagements de long terme, les deux codéveloppeurs ont dû mettre en pause un projet d’installation doté de cinq électrolyses dans le sud de l’Espagne, qui pourrait produire de l’hydrogène à partir d’électricité issue du vent et de solaire, transformé ensuite en méthanol vert, plus facile à transporter que le gaz lui-même. De nombreux projets de ce type sont à l’arrêt, alors que l’Allemagne en a impérativement besoin pour sa transition énergétique : dans les industries lourdes comme la chimie ou la sidérurgie, où certaines opérations sont impossibles à électrifier, l’hydrogène est considéré comme incontournable.
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