Le chancelier allemand Olaf Scholz a reproché, dimanche 9 février, à son rival conservateur Friedrich Merz, d’avoir « trahi sa parole » en présentant au parlement des textes soutenus par l’extrême droite, lors d’un duel télévisé, avant les élections législatives prévues pour le 23 février 2025.
Lors de ce premier débat entre le dirigeant social-démocrate et le favori pour lui succéder à la chancellerie, Olaf Scholz a estimé que la manœuvre de M. Merz avait « brisé un tabou » dans la politique allemande, et qu’il avait, en conséquence, « perdu confiance » dans les engagements de son adversaire.
Après que les conservateurs ont fait adopter fin janvier une motion sur la politique migratoire avec le soutien du parti d’extrême droite AfD, « personne ne peut dire de quoi l’avenir sera fait lorsque les choses redeviendront difficiles », a lancé M. Scholz à son adversaire.
Friedrich Merz a lui de nouveau rejeté toute idée d’alliance avec l’AfD, créditée de la deuxième place dans les sondages, derrière les conservateurs, et devant le parti social-démocrate (SPD) du chancelier. Une telle collaboration « n’aura pas lieu », a martelé Friedrich Merz car « il n’y a pas de terrain d’entente » possible entre sa formation et l’AfD que tout « sépare », sur des questions de fond comme « l’Europe, l’OTAN, l’euro, la Russie, l’Amérique ».
Le camp conservateur CDU/CSU a provoqué une onde de choc politique en s’appuyant sur l’AfD pour faire adopter le 29 janvier au Bundestag une motion non contraignante, visant à bloquer tous les étrangers sans papiers à la frontière, y compris les demandeurs d’asile. Deux jours plus tard, il a échoué de peu à faire passer un texte de loi sur l’immigration avec les voix de l’AfD.
« Comment peut-on être aussi stupide ? »
La politique migratoire a occupé une place importante dans ce premier débat télévisé entre Olaf Scholz et Friedrich Merz, qui ont opté pour un ton particulièrement offensif.
« Comment peut-on être aussi stupide ? » s’est emporté le chancelier à propos de certaines des propositions de son adversaire sur les questions d’asile. Il lui a reproché de risquer « une crise européenne » en prônant une fermeture des frontières allemandes aux demandeurs d’asile.
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Olaf Scholz a assuré que sous la coalition qu’il a dirigé depuis fin 2021, « il n’y a jamais eu de lois plus sévères » sur l’immigration.
« Vous ne vivez pas dans ce monde, ce que vous racontez ici est un conte de fées qui n’a presque rien à voir avec ce qui se passe dans la réalité des villes et des communes d’Allemagne », a rétorqué son rival conservateur.