Mondorff, commune d’un peu moins de 600 habitants au nord de la Moselle, se prépare à vivre un 11-Novembre très particulier. Quatre noms vont être dévoilés sur son monument aux morts. « Ceux de Maurice Block et de sa cousine Bella Moses, envoyés de Drancy [Seine-Saint-Denis] à Auschwitz par le convoi 68 en février 1944. Mais aussi ceux de deux “malgré nous”, morts au combat alors qu’ils portaient l’uniforme allemand. Il est grand temps de leur apporter la reconnaissance qu’ils n’ont pas eue jusqu’à présent. Ils ne doivent pas non plus tomber dans l’oubli », estime Rachel Zirovnik, la maire (sans étiquette).
Déterminée, elle sait que cette nouveauté va créer l’événement dans son village. Ces noms seront les premiers gravés dans le marbre du monument qualifié jusque-là de « silencieux », car n’en comportant aucun. Comme c’est encore le cas sur 30 % des monuments aux morts d’Alsace-Moselle, signe de la persistance du malaise autour des « malgré nous ». Plus de quatre-vingts ans après leurs décès, l’élue souhaite mettre fin à ce flou historique à l’échelle de sa commune : « Une association d’histoire locale milite pour, et cela me trottait dans la tête depuis un moment. Quand mon prédécesseur a fait ériger le monument, il y a une vingtaine d’années, la perception de la population était différente. Aujourd’hui, les gens sont prêts. »
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