Le ministère de la défense britannique a annoncé, vendredi 28 mars, avoir lancé une enquête après la découverte de documents militaires confidentiels éparpillés en pleine rue à Newcastle, dans le nord de l’Angleterre. Mike Gibbard, un supporteur de l’équipe Newcastle, a déclaré être tombé sur ces documents le 16 mars, en se rendant à un match. Ces papiers de l’armée, portant pour certains la mention « officiel – sensible » s’échappaient d’un sac-poubelle noir et étaient « éparpillés tout le long de la rue », a-t-il dit, sur l’antenne locale de la BBC.
« J’ai regardé par terre et j’ai commencé à voir des noms sur des bouts de papier et des chiffres, et je me suis demandé ce que c’était », a-t-il dit. Selon la BBC, les documents, déchirés pour beaucoup, incluaient des données sur les grades de soldats, des adresses mail, des horaires de travail, ainsi que des informations sur les armes et sur l’accès à des installations militaires.
L’un des documents était intitulé « clés de l’armurerie et codes du système de détection des intrusions », ce qui, selon la BBC, concernait l’accès à une armurerie – une zone de stockage d’armes et de munitions – et à un système de détection des intrusions.
Des documents normalement détruits
Plusieurs documents semblent concerner la garnison de Catterick, mais selon le consultant en sécurité, Gary Hibberd, interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), ces informations sont susceptibles de faire courir un risque plus large à la sécurité nationale. « L’impact et l’ampleur de cette affaire sont considérables, c’est plus qu’une bourde. Cela fera l’objet d’une enquête au plus haut niveau de l’armée », a-t-il affirmé.
« Nous examinons de toute urgence cette affaire, qui fait l’objet d’une enquête interne », a déclaré à l’AFP un porte-parole du ministère de la défense britannique. Il a confirmé que des « documents réputés liés au département [de la défense] ont récemment été remis à la police ».
Interrogé sur cette affaire, le porte-parole du premier ministre, Keir Starmer, a assuré que « des mesures appropriées seront prises en réponse à toute fuite potentielle d’informations ». La police locale a précisé à l’AFP que des membres des forces de l’ordre avaient été alertés de cette découverte et qu’ils avaient remis les papiers au ministère de la défense.
Les directives du gouvernement britannique prévoient que les documents confidentiels doivent être incinérés, réduits en pâte ou déchiquetés, mais il est déjà arrivé, dans le passé, que certains se retrouvent à la portée du public. L’un des cas les plus médiatisés s’est produit en 2008, lorsqu’un fonctionnaire britannique a laissé un dossier contenant des documents liés au renseignement portant la mention « top secret » sur un siège dans un train à Londres.