La magistrate du procès en Argentine autour des circonstances de la mort de Maradona, récusée pour avoir participé à un documentaire non autorisé, a démissionné, a rapporté mardi 24 juin son avocat. Dans une lettre adressée aux autorités de la province de Buenos Aires par son avocat, à laquelle l’Agence France-Presse (AFP) a eu accès, la juge Julieta Makintach affirme « regretter » le « profond impact institutionnel et social » de ses erreurs, dans un « procès très sensible ».
La juge se dit « consciente (…) des dommages que la prolongation de la situation actuelle », soit son maintien en fonction, « pourrait causer à la confiance publique dans le pouvoir judiciaire ». Elle estime en conséquence que sa « meilleure contribution à la restitution du prestige de l’institution et à la réparation des erreurs commises » est de démissionner.
A la fin de mai, au terme de deux mois et demi d’audience et après quelque quarante témoins entendus, le procès sur les circonstances de la mort, en novembre 2020, de Diego Maradona avait été déclaré nul, après la récusation de Julieta Makintach, une des trois juges. Sa position était devenue intenable après la révélation de sa collaboration à la préparation d’une mini-série documentaire dont la bande-annonce promettait « une mort, une idole, une juge, un procès ».
Un nouveau trio de juges a été désigné la semaine dernière pour reprendre le procès à une date qui n’a pas encore été arrêtée. Sept professionnels de santé – médecins, psychiatre, psychologue, infirmiers – y seront jugés, de nouveau, pour des négligences ayant potentiellement entraîné la mort de Maradona.
L’idole du football argentin s’est éteinte à 60 ans, le 25 novembre 2020, d’une crise cardiorespiratoire doublée d’un œdème pulmonaire, après des heures d’agonie, selon l’accusation, deux semaines après une intervention neurochirurgicale.