LETTRE DE BUENOS AIRES
En Argentine, le changement de législation a été célébré par le gouvernement, en lettres majuscules, sur le réseau social X. « Historique : les personnes de plus de 18 ans pourront devenir usagers légitimes d’armes [à feu] », claironne Patricia Bullrich, ministre de la sécurité, le 11 décembre 2024, alors que le président ultralibéral, Javier Milei, vient de fêter sa première année au pouvoir. Jusqu’alors, accéder à « l’accréditation d’usager légitime » afin d’obtenir une arme, impliquait d’avoir au moins 21 ans, en plus de l’approbation d’un examen psychophysique, un casier judiciaire vierge et un certificat d’aptitude. Un abaissement de l’âge légal décidé, comme de nombreuses réformes portées par le gouvernement, par décret, sans passage par le Parlement ni débat préalable.
« A partir de 16 ans, il est possible de voter. A partir de 18 ans, il est possible de partir à la guerre, de fonder une famille ou d’être membre des forces de sécurité. Et, bien que cela semble incroyable, à n’importe quel âge il est possible de décider d’un changement de sexe [de genre, selon la loi argentine] qui marque à vie. Alors, pourquoi il ne serait pas possible d’être usager légitime ou porteur d’une arme à 18 ans ? », motive Patricia Bullrich, prolongeant la ligne sécuritaire et antiprogressiste du président.
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