LETTRE DU BENELUX
La frite belge a son musée à Bruxelles, ses temples, les légendaires fritkots, implantés partout dans le royaume, ses blagues (« Un cannibale belge, c’est un type qui mange des frites crues ») et, aussi, ses légendes. Comme celle qui veut que les french fries auraient, en réalité, été inventées au XVIIe siècle par des Wallons, qui, privés de pêche lors des grands froids, découpaient des patates en forme de petits poissons et les plongeaient dans de la graisse bouillante. Aujourd’hui, la production de frites est surtout devenue, pour d’anciens patatiers flamands, un formidable filon qui leur permet de bâtir des empires industriels et de rivaliser avec les plus grandes fortunes du pays.
L’entreprise Clarebout, fondée en 1987 en Flandre-Occidentale, par Raf Clarebout et son fils Jan, aujourd’hui aux commandes, est ainsi le leader européen et le troisième producteur mondial de frites surgelées, derrière le canadien McCain et l’américain Lamb Weston. Selon une récente enquête du quotidien flamand De Standaard, le bénéfice brut annuel de Clarebout Potatoes frôle les 450 millions d’euros et la société pèserait entre 4 et 6 milliards d’euros. Agristo, également en Flandre-Occidentale, est cinquième dans ce classement.
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