Les pommes de terre sont devenues une denrée rare en Biélorussie. Depuis quelques mois, les habitants de cette ancienne république soviétique se plaignent de ne plus en trouver en magasin, alors que c’est le produit le plus important de leur alimentation quotidienne. Le prix a flambé de 10 % entre janvier et mars, atteignant jusqu’à 5 roubles biélorusses le kilo (1,36 euro), tandis que les rares pommes de terre encore disponibles sont de mauvaise qualité, petites et abîmées.
L’affaire est d’importance tant le tubercule est un symbole de l’identité nationale. Considéré comme le « deuxième pain », il incarne l’autosuffisance rurale. En 2015, le dirigeant biélorusse, Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994 et qui aime se présenter comme un homme du peuple, s’était fait filmer en train de participer à une récolte.
Le mécontentement est tel que l’autocrate a évoqué publiquement la pénurie la veille de son départ pour Moscou, où il a assisté, vendredi 9 mai, à la grande parade militaire organisée par son homologue russe et proche allié, Vladimir Poutine, pour les 80 ans de la capitulation de l’Allemagne nazie. S’exprimant lors de l’ouverture du Centre international des expositions à Minsk, jeudi, M. Loukachenko a incriminé les exportations massives vers la Russie. Il a souligné que les citoyens voulaient acheter des produits à bas prix, tandis que les agriculteurs souhaitaient, au contraire, les vendre à des prix plus élevés « afin de gagner de l’argent, d’acheter des engrais et de planter plus rapidement », a rapporté l’agence officielle biélorusse Belta.
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