La dernière fois que les Biélorusses ont voté à une élection présidentielle, en août 2020, une ferveur inédite s’était emparée du pays. Pour la première fois depuis l’arrivée au pouvoir d’Alexandre Loukachenko, en 1994, ils entrevoyaient l’espoir d’un changement avec la candidature de Svetlana Tsikhanovskaïa, qui avait remplacé au pied levé son mari, le blogueur Sergueï Tsikhanovski, emprisonné pendant la campagne.
Vainqueur d’un scrutin truqué, l’autocrate est toujours au pouvoir quatre ans et demi plus tard. Les dizaines de milliers de manifestants de l’été 2020, descendus dans les rues pour dénoncer les fraudes, ont été brutalement réprimés. L’opposition politique a été emprisonnée ou forcée à l’exil, la société civile a été écrasée, et la terreur est devenue la règle dans cette ancienne république soviétique de neuf millions d’habitants. La répression s’est encore renforcée après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, qui a entraîné la Biélorussie, alliée-clé de Moscou, dans la cobelligérance.
Dans ce sombre contexte les Biélorusses sont de nouveau appelés à participer à une élection présidentielle, dimanche 26 janvier. Alexandre Loukachenko, 70 ans, brigue un septième mandat face à quatre candidats qui soutiennent tous, publiquement, son régime. Le scrutin se déroulera en l’absence des observateurs internationaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Son issue ne fait aucun doute. Il devrait octroyer une nouvelle victoire au dirigeant autoritaire, qui doit sa survie politique à Vladimir Poutine.
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