L’apparence de démocratie et le secret de l’isoloir n’y ont rien changé, comme dans tant de pays autocratiques. Il n’est pas aisé d’en finir avec le chef d’un système politique hégémonique. Et la tâche est d’autant plus ardue lorsque le « parrain » de ce système bosno-serbe bénéficie, par un alignement des étoiles de la géopolitique du moment, à la fois du soutien historique et inconditionnel de la Russie de Vladimir Poutine et de l’appui de circonstance des Etats-Unis de Donald Trump.
C’est dans le froid glacial d’un matin succédant à une journée neigeuse que Milorad Dodik, l’ancien président de la République serbe (RS), une des deux entités, avec la « fédération croato-bosniaque », de la Bosnie-Herzégovine, destitué par la justice, est venu, dimanche 23 novembre, dans la maison de la culture de sa ville natale de Laktasi, près de Banja Luka, chef-lieu de la RS, déposer son bulletin dans l’urne. Comme à son habitude, M. Dodik s’est lancé dans des diatribes contre la Bosnie (« un pays impossible »), contre « les musulmans bosniaques » qu’il avait comparés à des « amibes » durant la campagne, contre Sarajevo et contre l’Europe, et a assuré que son candidat allait l’emporter.
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