- Invité mercredi du 20H de TF1, le Premier ministre a expliqué solliciter un vote de confiance parce qu’il ne souhaitait pas « passer en force ».
- François Bayrou a ouvert la porte à « toutes les négociations nécessaires » avec les autres partis politiques, tant qu’il y a un accord sur « l’importance de l’effort » pour sortir du surendettement.
- Voici ce qu’il faut retenir de son interview.
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Le gouvernement Bayrou tente tant bien que mal de tenir le cap
Le temps presse pour François Bayrou ? « Non, il reste douze jours et douze jours c’est très très long pour parler »
, corrige le Premier ministre, invité mercredi 27 août du 20H de TF1. La chute du gouvernement le 8 septembre prochain, lors du vote de confiance sollicité devant l’Assemblée nationale par François Bayrou, est arithmétiquement possible. Pourtant, François Bayrou se dit encore ouvert à « toutes les négociations nécessaires »
avec ceux qui partagent la gravité de la situation budgétaire, plutôt que de « passer en force »
. Voici les principaux points à retenir de son interview.
Le recours au vote de confiance « pour ne pas passer en force »
Le Premier ministre a indiqué qu’il ne « veu[t] pas passer en force »
sur le budget, comme l’a fait en 2024 le gouvernement Michel Barnier en utilisant le 49.3. « Ma conviction est qu’il est impossible de porter ou de poursuivre la politique de redressement du pays s’il n’y a pas un minimum d’accord sur l’importance de ce choix »
, a notamment déclaré François Bayrou. « Aujourd’hui, a priori, on ne peut pas obtenir cette confiance, mais on sait bien qu’il n’y a pas de majorité depuis longtemps, depuis les élections »
a-t-il ajouté, précisant qu’il s’agissait davantage d’une déclaration de politique générale par laquelle le gouvernement adresse son constat de la situation aux députés que d’un vote de confiance.
Les chefs de parti conviés à Matignon à partir de lundi
Les chefs de parti invités à Matignon seulement la semaine prochaine… « parce qu’ils étaient en vacances »
. Interrogé par Gilles Bouleau sur son choix de ne pas avoir consulté les autres responsables politiques pour discuter du budget 2026 avant de solliciter une motion de confiance, le Premier ministre a justifié que les chefs de parti « étaient tous en vacances au mois d’août »
. François Bayrou a précisé qu’il les recevrait « à partir de lundi »
et que « douze jours, c’est très très long pour parler »
, en amont du vote de la motion de confiance, lundi 8 septembre.
François Bayrou prêt à « toutes les négociations nécessaires »
Suppression de jours fériés, année blanche, hausse de l’imposition des plus hauts revenus… « Sur tous les sujets, je suis prêt à discuter, sauf sur un : c’est l’effort qu’on doit faire pour que la France choisisse de sortir du surendettement »
, a répondu François Bayrou, ouvert à « toutes les négociations nécessaires »
tant qu’il y a un accord sur « la gravité et sur l’urgence »
de la situation.
« La vie de la Nation est en jeu »
« La vie de la Nation est en jeu »,
martèle le Premier ministre. En engageant la responsabilité de son gouvernement, il sait qu’il peut tomber s’il n’est pas suivi par une majorité de députés. « Mais nous aurons dit aux Français, sans la moindre ambiguïté, que c’est la vie de la nation qui est en jeu »
, a-t-il déclaré, à la cherche à faire près de 44 milliards d’euros d’économie pour le budget 2026, alors que « le pays est écrasé sous la dette »
selon lui.
Le Premier ministre ne croit pas en une nouvelle dissolution
François Bayrou s’est distingué d’un de ses prédécesseurs, Édouard Philippe, qui a jugé une dissolution « assez inéluctable ». « Est-ce qu’une nouvelle dissolution nous permettrait d’avoir une stabilité, une volonté, une détermination du pays et de ses gouvernants pour avancer ? Je ne le crois pas »
, a tranché le président du MoDem, appelant à la responsabilité des parlementaires pour ne pas créer le « chaos »
. « Nous défendons l’intérêt général »
, a rappelé François Bayrou, questionné par Gilles Bouleau sur son attitude si Emmanuel Macron décidait de le renommer à Matignon en cas de vote défavorable le 8 septembre prochain.