Sur l’affiche, la Pig & Run ressemble à une course à pied comme il en existe des dizaines tous les week-ends en Bretagne. Dimanche 18 mai, cette nouvelle épreuve « nature et festive » propose aux 500 participants de longer la ria d’Etel (Morbihan) sur 23,5 kilomètres. Rien d’étonnant jusqu’alors, sauf que cette manifestation promet « d’envoyer du pâté » : départ et arrivée à partir d’exploitations porcines, ravitaillement à base de « cochonnailles », poids en viande à gagner, cochons grillés en clôture de l’épreuve… L’organisateur ? Le Comité régional porcin de Bretagne, une association créée en 1990 pour défendre les intérêts des agriculteurs de la péninsule, où plus de la moitié des cochons du pays sont élevés.
Lorsque Livie Chatelais a découvert l’existence de cette course inspirée du Marathon des châteaux du Médoc, qui serpente à travers les vignobles, elle a été « choquée ». Amatrice de course à pied, cette pédiatre installée à Rennes a publié une pétition pour dénoncer le « greenwashing » d’une filière fréquemment pointée du doigt pour ses dérives écologiques.
Figure de proue de l’agriculture intensive bretonne calibrée pour nourrir 22 millions d’habitants et pesant sur un tiers des emplois de la région, l’industrie du cochon est aussi critiquée pour ses conditions d’élevage. Récemment, un des plus importants exploitants porcins a été condamné pour maltraitance animale à la suite d’un signalement de l’association L214.
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