Il a les traits tirés, ce mercredi matin de fin avril. Alors que ses 75 vaches quittent la stabulation du P’tit Gallo à Montreuil-le-Gast (Ille-et-Vilaine) pour pâturer dans les champs alentour, Yves Simon se dit « soucieux ». Sa ferme bio « tourne » pourtant bien : 15 salariés, 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires annuel, 500 000 litres de lait collectés et transformés en yaourts commercialisés dans 120 points de vente… Depuis quelques semaines, une « affaire » de terres agricoles mine l’agriculteur. Il pensait acquérir une partie de la ferme du Breil, cette exploitation bio de « référence » installée à Melesse, la commune voisine, mais il s’est fait doubler par un agriculteur conventionnel dans des conditions troubles. Yves Simon s’agace : « Ces terres n’ont jamais connu le moindre traitement phytosanitaire. De telles parcelles doivent continuer à être exploitées en bio. Ça semble évident, non ? »
C’est aussi l’avis de nombre d’élus locaux et d’associations défendant l’agriculture biologique, qui se mobilisent pour soutenir le fondateur du P’tit Gallo, qui a développé toute une gamme de produits laitiers bio. D’habitude, les disputes entre paysans pour des hectares agricoles se déroulent loin des regards. Pas cette fois. « Il serait inacceptable et irresponsable de laisser ces terres exemplaires à un modèle agricole qui ne contribue pas à la préservation de la santé publique, de la qualité de l’eau, de la biodiversité locale », s’insurge la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
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