La famille du sénateur Miguel Uribe, victime d’un attentat en Colombie, a déposé plainte contre le président colombien, Gustavo Petro, pour harcèlement et incitation à la haine sur les réseaux sociaux, a annoncé mardi 24 juin son avocat.
Le président de gauche a tenu « des discours stigmatisants et haineux » envers Miguel Uribe avant l’attentat du 7 juin, au cours duquel le parlementaire de 39 ans a été blessé par balles, a déclaré Victor Mosquera à la presse.
La plainte a été déposée devant une commission d’enquête de la chambre basse du Parlement, qui peut ensuite la transmettre à la Cour suprême, responsable de juger les présidents colombiens.
Miguel Uribe, l’une des grandes figures de l’opposition de droite, qui avait dit son intention d’être candidat à la présidentielle de 2026, a été touché de trois balles, dont deux à la tête, alors qu’il s’exprimait devant des partisans dans un parc de Bogota. Il est depuis hospitalisé et a subi au moins quatre interventions chirurgicales. Mardi, la clinique de la capitale où il est suivi a fait part d’« une amélioration » de son état de santé, qui reste toutefois « critique ».
Un adolescent de 15 ans, tireur présumé, et trois adultes soupçonnés d’avoir participé à l’attaque ont été arrêtés et inculpés de tentative d’homicide et de port illégal d’armes. Aucun n’a reconnu les faits. Les autorités recherchent les commanditaires de l’attaque.
Un « climat qui a pu conduire à cet attentat »
Selon Me Mosquera, la famille de M. Uribe considère que le président Petro a créé un « climat qui a pu conduire à cet attentat ». Il dit s’appuyer sur une cinquantaine de publications faites par le président sur X.
Gustavo Petro, premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, a fréquemment critiqué sur les réseaux sociaux Miguel Uribe pour avoir rejeté au Parlement les projets de loi proposés par son gouvernement.
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Deux jours avant l’attentat, il l’avait qualifié de « petit-fils d’un président qui a ordonné la torture de 10 000 Colombiens », en référence à l’ancien président Julio Cesar Turbay (1978-1982), critiqué pour une campagne de répression féroce contre les membres de la guérilla M-19, à laquelle a appartenu M. Petro.
Gustavo Petro affirme que l’attentat contre Miguel Uribe vise à déstabiliser son gouvernement. Miguel Uribe, membre du parti Centre démocratique de l’ancien président de droite Alvaro Uribe (2002-2010, avec lequel il n’a pas de lien de parenté), avait annoncé en octobre son intention de se présenter à l’élection présidentielle de mai 2026.