La réforme de la Constitution est une priorité affichée de la nouvelle présidence sud-coréenne, arrivée au pouvoir dans la foulée de la destitution du conservateur Yoon Suk Yeol, qui, en décembre 2024, avait abusivement déclaré la loi martiale avant d’être écarté. Mais le projet nourrit davantage de résistances qu’il n’y paraît.
Le départ de M. Yoon et l’élection en juin de son successeur, le progressiste Lee Jae-myung, ont certes mis fin à six mois de crise politique. Mais cette succession chaotique a provoqué d’intenses débats sur la Constitution de la VIe République, adoptée en 1987, qui concrétisait l’entrée dans l’ère démocratique d’une Corée lassée de quarante ans de dictatures militaires, mais dont les failles faciliteraient les crises politiques.
M. Lee a promis de la réformer, mais sans fixer de calendrier. « Soucieuse de mettre fin à la Constitution de 1987, l’administration Lee Jae-myung va proposer des amendements en s’appuyant sur la participation citoyenne afin d’ouvrir une nouvelle ère pour la Corée du Sud », a souligné, le 13 août, Lee Hae-sik, député du Parti démocrate (PD, majorité progressiste).
Déséquilibres à corriger
L’administration veut corriger les fragilités d’institutions conférant au dirigeant élu pour un mandat unique de cinq ans des pouvoirs jugés trop étendus. Dans la foulée de la déclaration de loi martiale, les critiques ont dénoncé un abus de pouvoir par une « présidence impériale » et les déséquilibres des pouvoirs entre la présidence, l’Assemblée nationale et la justice.
Ce que conteste le président destitué, ancien procureur. M. Yoon dit avoir « usé légitimement des pouvoirs du président face à une opposition hostile ». La crise politique a découlé des tensions entre la présidence et l’Assemblée nationale aux mains du PD, alors majoritaire, mais, de fait, dans l’opposition. Avant la loi martiale, cette majorité démocrate avait destitué 27 hauts fonctionnaires de l’administration Yoon et refusé d’approuver la totalité des budgets de son gouvernement. Le blocage était total.
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