Pour l’épouse du président sud-coréen destitué Yoon Suk Yeol – aujourd’hui en prison –, l’heure est au face-à-face avec la justice. Kim Keon-hee s’est présentée, mercredi 6 août à 10 heures, au bureau de la commission spéciale mise en place en juin par l’Assemblée nationale pour enquêter sur ses malversations. Vêtue d’un austère ensemble noir sur un chemisier blanc, amaigrie, le regard contrit, elle a glissé, non sans affectation : « Je suis désolée d’avoir causé tant de problèmes. » Elle a promis de « coopérer sincèrement à l’enquête ».
Devant le bâtiment, situé au cœur de Séoul, des dizaines de soutiens s’étaient massés pour encourager celle que le journaliste d’investigation Choo Chin-woo surnomme « Le papillon de nuit fasciné par la lumière », par référence à son goût pour le luxe et le pouvoir.
Ce penchant pourrait la conduire derrière les barreaux. Quarante procureurs – le maximum possible pour une commission d’enquête parlementaire – travaillent sur 16 chefs d’accusation, allant de la manipulation de titres à des ingérences politiques en passant par des soupçons de corruption. Il n’en faut pas moins pour tenter de démêler une vie de faux-semblants enrobés de chamanisme et de carrés Hermès. « Tout est faux avec elle : ce qu’elle dit, ses diplômes », s’amuse le célèbre commentateur politique Kim Ou-joon, qu’elle déteste.
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