Le recensement de Mayotte se trouve aujourd’hui au cœur d’une controverse. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a annoncé qu’au 1er janvier 2024 le nombre des Mahorais était proche de 320 000. Les élus locaux n’y croient pas et le contre-chiffre de 500 000 circule. Dans ces échanges, le premier ministre, François Bayrou, remet en cause les résultats de l’Institut. Il affirme : « Pour l’instant, il n’y a pas de recensement fiable à Mayotte. » Qu’en penser ?
Dès la départementalisation, les habitants de Mayotte se sont intéressés aux statistiques par lesquelles l’Etat les dénombre. Ils ont milité pour que les méthodes utilisées par l’Institut de statistique soient les mêmes que celles de la métropole, considérant que pour être un département à part entière il doit être quantifié de la même façon que les autres.
Le recensement, qui fournit une information cruciale car la dotation budgétaire versée par l’Etat aux communes en dépend, n’a pas échappé au débat. Les élus locaux militaient pour que l’ancienne méthode de l’Insee consistant à mener une opération unique tous les cinq ans au mieux soit remplacée par la méthode tournante, qui est utilisée en métropole depuis 2004 et qui permet de fournir des données actualisées à un rythme annuel. C’est cette méthode qui est à l’œuvre sur le terrain depuis 2021 à Mayotte.
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