Le président sud-coréen a décrété la loi martiale ce mardi soir, accusant l’opposition de fomenter une insurrection.
Une décision qui a pris tout le monde de court, jusque dans son propre camp.
Dans un Parlement bouclé par l’armée, des députés ont voté pour annuler le décret.
C’est une mesure inédite en Corée du Sud depuis 1980, lors d’un coup d’État militaire. Ce mardi, le président Yoon Suk Yeol a proclamé la loi martiale, dans un contexte de débat parlementaire houleux sur le budget. « Pour protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes et éliminer les éléments hostiles à l’État (…), je déclare la loi martiale d’urgence », a déclaré le président en direct dans une allocution télévisée surprise. Une décision aussitôt jugée « illégale » par le chef de l’opposition qui a appelé la population à manifester.
Minute par minute
MANIFESTANTS
Les manifestants rassemblés devant le Parlement, qui chantaient « Stoppez la loi martiale », ont changé de slogan, selon le correspondant sur place du New York Times. Ils chantent désormais « Arrêtez Yoon Suk Yeol ! », le président sud-coréen.
VOTE CONTRE LE DÉCRET
Alors que le Parlement est encerclé par les forces de l’ordre à la suite de la promulgation de la loi martiale, 190 députés seraient parvenus à voter pour bloquer le décret. Un scrutin qui, selon la Constitution sud-coréenne, devrait empêcher l’application de la loi martiale, sans que l’on sache s’il sera suivi d’effets.
LE POINT SUR LA SITUATION
En quelques heures, la crise politique latente en Corée du Sud a connu plusieurs coups de théâtre. Le président a surpris tout le monde en décrétant la loi martiale, interdisant de facto toute activité politique. Le Parlement a été bouclé, mais 190 parlementaires seraient parvenus à voter pour bloquer le décret. ⬇️
Toutes les activités politiques ont été interdites et les médias placés sous la surveillance du gouvernement, l’application de la loi martiale étant confiée à un général. Des hélicoptères ont atterri sur le toit du Parlement à Séoul, tandis que des manifestants convergeaient vers l’enceinte, bloqués par la police.
Selon plusieurs sources, 190 parlementaires seraient parvenus à tenir un vote dans l’enceinte de l’Assemblée, bloquant théoriquement le décret de loi martiale. Des militaires ont été vus arrivant en renfort de la police autour du Parlement, tandis que des heurts avec des manifestants ont éclaté. L’annonce présidentielle de Yoon Suk Yeol a surpris jusque dans son propre camp, et sa décision semble avoir été prise dans un cercle très restreint.
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