François a choisi plus de 78 % des cardinaux électeurs qui prendront part au conclave pour élire un souverain pontife
Le 8 décembre 2024, François avait élevé au rang de cardinaux 21 prélats issus des cinq continents lors d’un consistoire ordinaire, le dixième depuis son élection, en 2013. Avec ces promotions, il a voulu consolider son héritage et façonner à son image le collège des cardinaux, dont la plupart seront appelés à élire un jour son successeur.
François a en effet choisi plus de 78 % des cardinaux électeurs, ceux âgés de moins de 80 ans, qui prendront part au prochain conclave, lors duquel la majorité des deux tiers est requise pour élire un pontife. Le droit de l’Eglise limite techniquement le nombre de ces cardinaux à 120, mais les derniers papes l’ont souvent dépassé. A ce jour, le collège des cardinaux est composé de 252 cardinaux dont 135 cardinaux électeurs.
Depuis son élection, François a mis en valeur des diocèses reculés dans ce qu’il nommait les « périphéries », des territoires où les catholiques sont même minoritaires, s’affranchissant de l’usage visant à distinguer systématiquement certains archevêques de grands diocèses comme Milan ou Paris.
Cette nouvelle promotion n’est pas en reste avec, chez les électeurs, cinq évêques originaires d’Amérique latine (Equateur, Chili, Brésil, Pérou, Argentine), mais seulement deux d’Afrique (ceux d’Abidjan en Côte d’Ivoire et d’Alger en Algérie). L’Asie-Pacifique, région qui a connu la plus grande expansion lors de la dernière décennie, y est représentée par le Belge Dominique Joseph Mathieu, archevêque de Téhéran-Ispahan, l’archevêque de Tokyo ou encore l’évêque de la communauté ukrainienne de Melbourne, en Australie. Les cardinaux du collège viennent de 7 continents, de 91 pays et 70 pays ont des cardinaux électeurs.
Le choix des cardinaux revient exclusivement au chef de l’Eglise catholique, qui les sélectionne en fonction de critères de son choix et de ses priorités. Ils ont pour mission de l’assister dans le gouvernement central de l’Eglise. Certains vivent à Rome et ont des fonctions au sein de la curie (le gouvernement du Vatican), mais la plupart exercent leur ministère dans leur diocèse d’origine.
La nomination des cardinaux est scrutée par les observateurs, qui y voient une indication sur la possible ligne du futur chef spirituel de l’Eglise catholique et de ses près de 1,4 milliard de fidèles revendiqués.
Mais l’élection d’un pape est toujours imprévisible et certains cardinaux nommés par François ne partagent pas toujours ses idées, voire prennent ouvertement position contre lui. D’autres estiment que la grande diversité des cardinaux qui se connaissent mal et se voient peu poussera le prochain conclave à trouver un compromis avec une figure forte et équilibrée inspirant une confiance collective.
- L’Europe compte 114 cardinaux, dont 53 sont électeurs ;
- L’Asie compte 37 cardinaux, dont 23 sont électeurs ;
- L’Afrique compte 29 cardinaux, dont 18 sont électeurs ;
- L’Amérique du Sud compte 32 cardinaux, dont 17 sont électeurs ;
- L’Amérique du Nord compte 28 cardinaux, dont 16 sont électeurs ;
- L’Amérique centrale compte 8 cardinaux, dont 4 sont électeurs ;
- L’Océanie compte 4 cardinaux, tous les 4 sont électeurs.