Les images ont forcément ravivé les souvenirs de Notre-Dame de Paris en proie aux flammes, et fait craindre le pire. Mais la mosquée-cathédrale de Cordoue, joyau de l’art andalou dans le sud de l’Espagne, a pu être sauvée d’un incendie apparemment accidentel qui a éclaté vendredi 8 août en soirée, avant d’être éteint rapidement.
« Le monument est sauvé ! », a lancé, soulagé, le maire de la ville, José Maria Bellido, à la radio Cadena SER, assurant qu’un « désastre » avait été évité grâce à l’efficacité des pompiers.
Le sinistre s’était déclaré aux alentours de 21 heures dans cet édifice millénaire célèbre notamment pour sa forêt de colonnes de marbre. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont montré des flammes orange et de la fumée s’échappant des hauts murs du monument, notamment au-dessus de la porte de San José (sur le côté sud de la mosquée), qui donne accès à l’intérieur et au célèbre patio des orangers.
Plus de deux millions de visiteurs en 2024
Edifiée comme une mosquée par les émirs et califes omeyyades entre les VIIIe et Xe siècles, le bâtiment a été consacré cathédrale après la reconquête chrétienne en 1236, et des éléments catholiques ont été ajoutés, dont une vaste chapelle centrale au XVIe siècle. Classée au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1984, la mosquée-cathédrale de Cordoue a accueilli plus de deux millions de visiteurs en 2024 selon son site Internet.
L’incendie a été déclaré éteint par M. Bellido peu après minuit. L’élu a salué « l’intervention rapide et magnifique des pompiers de Cordoue ».
« Les pompiers ont agi si rapidement et si efficacement qu’ils ont contrôlé le feu », s’est également réjoui l’évêque émérite de Cordoue, Mgr Demetrio Fernandez. « La situation est sous contrôle grâce à Dieu et aux pompiers », a-t-il conclu. M. Bellido a précisé que des équipes de pompiers et de la police locale devaient rester sur place toute la nuit pour « éviter tout risque » de nouveau départ de feu.
L’étendue des dégâts pas encore établie
Selon les premiers éléments de l’enquête, le feu s’est déclaré dans la chapelle centrale, située dans la zone dite d’Almanzor, avant de s’étendre à une partie de la couverture des voûtes, mais sans aller plus loin. L’étendue précise des dégâts n’a pas été établie à ce stade.
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La direction de la mosquée-cathédrale stockait dans cette chapelle, selon le maire, du matériel de nettoyage et du matériel audiovisuel, qui a peut-être été à l’origine du sinistre. « Il semble qu’il pourrait s’agir d’une batterie ou d’un contact électrique qui aurait produit une première étincelle », a-t-il expliqué. Plusieurs médias espagnols ont évoqué une machine balayeuse qui aurait pris feu.
La construction de l’édifice a commencé au VIIIe siècle sous l’émirat d’Abd Al-Rahman Ier sur le site d’une basilique chrétienne. Il a été agrandi en plusieurs phases au cours des quatre siècles suivants. L’agrandissement d’Almanzor (Al Mansur) date de la fin du Xe siècle. En 2001, un petit incendie avait déjà endommagé le monument, et notamment vingt-cinq documents anciens conservés dans la salle des archives des conseils de la cathédrale.