Au petit matin du 18 juillet, deux mois et demi après la panne électrique géante provoquée par un problème de surtension, qui a plongé des millions d’Espagnols dans le noir en avril, le poste électrique de Pinos Puente, petite ville agricole située au pied des montagnes de la sierra Elvira, près de Grenade, a pris feu. En cause, selon la compagnie électrique Endesa, l’un des principaux acteurs du secteur énergétique en Espagne, les branchements sauvages pour alimenter en électricité des plantations intensives de cannabis – dont la consommation et la culture privée en petite quantité ne sont pas interdites dans le pays.
L’affaire n’est pas nouvelle. En novembre 2024, la Guardia Civil avait déjà démantelé, dans cette commune rurale andalouse, des plantations de cannabis dans 23 logements raccordés illégalement au réseau électrique. Au total, près de 17 000 plants avaient été recensés. Avec leurs ventilateurs et néons qui fonctionnent vingt-quatre heures sur vingt-quatre, chaque installation en intérieur de plants de cannabis de 80 mètres carrés peut consommer autant qu’un édifice entier de 80 logements, et certains immeubles autant qu’un hôpital, assure la compagnie qui a publié, jeudi 7 août, un bilan semestriel alarmant concernant la fraude électrique liée aux mafias de la drogue.
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