Depuis quelques mois, en Guadeloupe, chaque soir, après le flamboiement du soleil couchant, la nuit est un peu moins noire. Des milliers de lampes LED à énergie solaire viennent darder une lumière blanche, crue, tout autour du sol où elles sont plantées, à quelques mètres d’intervalle, dans les champs et les jardins de particuliers ou de copropriétés. Certaines sont accrochées sur les façades des entreprises.
« On estime qu’il y en a entre 20 000 et 40 000 », note Claudie Pavis, qui s’exprime au nom du collectif Lannuit pa Gwanjou (« la nuit, c’est pas le jour »), constitué d’associations et d’entreprises qui protestent contre la pollution lumineuse provoquée par ces installations. « J’ai pris conscience du phénomène quand on a placé 220 lampes dans la résidence où je vis, alors que nous sommes cinq à y habiter à l’année », souligne encore Claudie Pavis.
Avec le collectif, elle a signé un premier courrier, début novembre, une lettre ouverte envoyée aux autorités compétentes pour dénoncer « des surfaces de plus en plus importantes éclairées toute la nuit ». Le 17 novembre, un courrier adressé cette fois-ci à Monique Barbut, ministre de la transition écologique, demandait l’abrogation du système financé par les certificats d’économies d’énergie (CEE), censé inciter à la maîtrise de la consommation énergétique. Mardi 25 novembre, le ministère a publié un arrêté restreignant le dispositif aux collectivités locales et à leurs établissements publics, en raison de « nombreux signalements relatifs à (…) la rénovation d’éclairages extérieurs, notamment en outre-mer », précise un document explicatif.
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