Un tribunal indien a déclaré samedi 18 janvier un homme coupable du viol et du meurtre d’une médecin, en août 2024 à Calcutta, un crime qui avait suscité l’indignation à travers le pays, qui connaît un problème chronique de violences faites aux femmes. D’immenses manifestations avaient eu lieu à travers toute l’Inde et des soignants s’étaient mis en grève.
Sanjoy Roy, un bénévole de 33 ans travaillant dans l’hôpital où le corps ensanglanté de cette médecin de 31 ans avait été découvert, a plaidé non coupable, affirmant être « victime d’un coup monté ». Le procès a fait l’objet d’une procédure accélérée dans le cadre d’un système judiciaire indien habituellement lent et les plaidoiries se sont terminées il y a moins de dix jours. « La peine sera prononcée lundi », a précisé le président du tribunal, Anirban Das, après l’énoncé du verdict.
Sanjoy Roy a été conduit au tribunal de Calcutta, dans l’est du pays, par un fourgon pénitentiaire. Une foule de manifestants s’étaient rassemblés devant le tribunal, où avait été déployé un important dispositif policier. « Pendez-le !, pendez-le ! », ont scandé les protestataires.
Création d’un groupe de travail
La famille de la victime, dont l’identité d’aucun des membres n’a été révélée, conformément à la législation indienne relative à la dénonciation des cas de violence sexuelle, a également appelé à sa condamnation à la peine de mort. « Le commun des mortels va perdre confiance dans le système judiciaire s’il n’est pas condamné à la peine de mort », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) la mère de la victime, assise à quelques mètres de Sanjoy Roy lors de l’énoncé du verdict. « Il a brutalement étouffé la vie de notre fille. Il mérite le même sort », a ajouté son père.
Ce crime avait suscité la colère et une partie du personnel soignant s’était mis en grève et avait manifesté, exigeant des mesures de sécurité plus strictes dans les hôpitaux publics. Sanjoy Roy avait été arrêté au lendemain de la découverte du corps de la victime.
A l’issue des manifestations, la Cour suprême de l’Inde a ordonné la création d’un groupe de travail, composé de médecins, qui devra préparer un plan de prévention de la violence dans les établissements hospitaliers.
Ce crime a rappelé celui dont avait été victime une jeune femme dans un bus de la capitale New Delhi en 2012, qui avait lui aussi suscité une vague d’indignation dans tout le pays et une grève de plusieurs jours des personnels de santé.