L’armée indienne recherche mercredi 6 août une cinquantaine de personnes portées disparues au lendemain de crues subites, qui ont touché une localité de l’Himalaya et fait au moins quatre morts.
La catastrophe a eu lieu lorsque des eaux boueuses mélangées à des débris ont envahi la vallée de la localité de Dharali, dans l’Etat septentrional d’Uttarakhand. Des pluies de mousson torrentielles continuent mercredi de tomber sur la région et compliquent le travail des secours. Les lignes téléphoniques sont endommagées et les communications difficiles.
« Les recherches pour retrouver les disparus se poursuivent », a assuré Mohsen Shahedi, de la Force nationale de réponse aux catastrophes. Soldats et secouristes sont parvenus à accéder à un certain nombre de personnes isolées et, après l’annonce mardi qu’une centaine de personnes avaient été portées disparues, le bilan a été réduit de moitié.
Onze soldats disparus à Harsil
Des vidéos diffusées par les médias indiens montrent des torrents d’eaux boueuses emporter mardi des immeubles d’habitation de Dharali, lieu touristique de l’Uttarakhand. Une large partie du village est envahie par la boue. Des responsables des opérations de secours estiment qu’elle recouvre certains lieux jusqu’à 15 mètres, de quoi engloutir entièrement des bâtiments.
C’est là que plus de 50 personnes sont recherchées, selon M. Shahedi, tandis que 11 soldats sont également portés disparus à Harsil, un village en aval. « Des colonnes militaires supplémentaires » ont été déployées pour les opérations de secours aux côtés de chiens renifleurs, de drones et d’engins de génie civil, a annoncé l’armée indienne mercredi. Des hélicoptères militaires sont mobilisés à des fins d’approvisionnement, notamment en médicaments, et d’évacuation, a ajouté l’armée.
Le chef du gouvernement régional, Pushkar Singh Dhami, a précisé que l’inondation était due à des précipitations soudaines et intenses. Les prévisionnistes ont annoncé mercredi que le niveau de tous les principaux fleuves de l’Etat d’Uttarakhand se trouvait au-dessus du seuil de danger. « Les habitants ont été déplacés sur les hauteurs en raison de l’élévation des niveaux d’eau causée par les pluies incessantes », a déclaré l’armée.
« Signal d’alarme »
Les inondations meurtrières et les glissements de terrain sont courants lors de la saison de la mousson, de juin à septembre, en Inde mais « ces épisodes de pluies intenses deviennent de plus en plus fréquents et pourraient être liés au changement climatique », a commenté l’hydrologue Manish Shrestha. Selon lui, 270 millimètres de pluie enregistrés en vingt-quatre heures font de cet épisode un « événement extrême ».
Newsletter
« Chaleur humaine »
Comment faire face au défi climatique ? Chaque semaine, nos meilleurs articles sur le sujet
S’inscrire
Dans les montagnes, des pluies de cette ampleur ont un effet encore « plus concentré » que sur les plaines en contrebas, ajoute cet expert du Centre international pour le développement intégré des montagnes, sis au Népal.
L’agence météorologique des Nations unies, l’OMM, avançait l’année dernière que les inondations et sécheresses de plus en plus intenses étaient « un signal d’alarme » de ce qui attendait les populations à l’heure du changement climatique, qui rend le cycle de l’eau de la planète plus imprévisible.