En Irak, l’amendement de l’une des lois les plus progressistes du pays suscite de vives inquiétudes parmi les défenseurs des droits des femmes. Le Parlement a adopté, mardi 21 janvier, une modification du texte sur le statut personnel, qui risque d’accroître le pouvoir des autorités religieuses. L’entrée en vigueur de cet amendement, introduit par un élu conservateur chiite, dépend d’une ultime procédure parlementaire et d’une ratification par le président irakien, Abdel Latif Rachid, dans les quatre prochains mois.
La version remaniée de la loi permet aux Irakiens chiites de choisir entre les préceptes de leur communauté et les règles étatiques pour trancher les questions de mariage, d’héritage, de divorce et de garde d’enfants. Selon les détracteurs du texte, ce flou juridique, qui fragilise l’autorité du gouvernement, pourrait légaliser les mariages précoces.
La loi sur le statut personnel, adoptée en 1959, peu après la chute de la monarchie irakienne, avait entraîné une véritable révolution en matière de protection des droits des femmes. Avant-gardiste en la matière au Moyen-Orient, elle entérinait le transfert de la compétence en matière d’affaires familiales des autorités religieuses à l’Etat et à son système judiciaire. Elle fixait aussi l’âge légal du mariage à 18 ans tout en restreignant la pratique de la polygamie. C’est cette protection juridique qui est remise en question par le vote de mardi.
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