Benny Gantz, le principal opposant à Benyamin Nétanyahou en Israël, a annoncé dimanche 9 juin son départ du cabinet de guerre du premier ministre, un gouvernement d’urgence constitué après l’attaque du 7 octobre 2023.
Il avait lancé, le 18 mai, un ultimatum à M. Nétanyahou, exigeant l’adoption, d’ici au 8 juin, d’un « plan d’action » sur l’après-guerre dans la bande de Gaza, faute de quoi il se verrait « contraint de démissionner du gouvernement », qu’il avait rejoint après le 7 octobre. A la suite de ces propos, Benyamin Nétanyahou avait immédiatement rejeté cette proposition et accusé son rival de « chercher une excuse pour renverser le gouvernement ».
Benyamin Nétanyahou, avait exhorté Benny Gantz à ne pas démissionner. « J’en appelle à Benny Gantz : ne quittez pas le gouvernement d’urgence », a écrit sur le réseau social X M. Nétanyahou, estimant que l’heure est à « l’unité et non à la division ».
Le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, chef du parti d’extrême droite Otzma Yehudit, a lui « exigé » dimanche d’entrer au cabinet de guerre israélien, après la démission de Benny Gantz.
Benny Gantz, figure de favori pour former une coalition
Le parti de M. Gantz, l’Union nationale (centre droit), avait déposé jeudi un projet de loi pour dissoudre le Parlement et tenir des élections anticipées, sans grande chance d’aboutir à ce stade, car le Likoud (droite) de M. Nétanyahou compte toujours une majorité de députés.
A la tête de la coalition gouvernementale alliant le Likoud à des partis ultra-orthodoxes juifs et des formations d’extrême droite, M. Nétanyahou fait également face à la pression de ses alliés d’extrême droite – dont son ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir –, qui ont menacé de quitter son gouvernement en cas d’accord avec le Hamas en vue d’un cessez-le-feu et de la libération d’otages du 7 octobre encore retenus à Gaza.
En cas de chute du gouvernement de Benyamin Nétanyahou et d’élections anticipées, M. Gantz fait figure de favori pour former une coalition.
Le 3 juin, ce dernier avait affirmé que le retour des otages était une « priorité », quelques jours après la feuille de route pour un cessez-le-feu dévoilée par le président américain Joe Biden, et présentée comme un plan israélien.