Des juges italiens ont refusé, vendredi 31 janvier, d’approuver la détention d’un groupe de migrants dans des centres gérés par l’Italie en Albanie, a fait savoir une source gouvernementale, portant un nouveau coup dur au projet de délocalisation de la première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni.
La cour d’appel de Rome a renvoyé l’affaire devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui examine déjà des questions juridiques soulevées par les tribunaux italiens lors de précédentes tentatives d’envoi de migrants en Albanie, a précisé cette même source à l’Agence France-Presse.
Cette décision constitue un casse-tête politique pour Mme Meloni, dont le projet phare d’externaliser le traitement des demandes d’asile vers un pays tiers et d’accélérer les rapatriements des demandeurs d’asile déboutés est suivi de près par l’Union européenne (UE).
Le plan, fortement critiqué par les groupes de défense des droits et les partis d’opposition en Italie, s’est heurté à des obstacles répétés et la CJUE examine des questions juridiques soulevées par plusieurs tribunaux italiens.
Un premier transfert déjà bloqué
Les migrants faisaient partie d’un groupe de 49 personnes interceptées par les autorités italiennes alors qu’elles tentaient de traverser la Méditerranée, avant d’être conduites en Albanie où elles sont arrivées mardi. La plupart sont originaires du Bangladesh, mais le groupe compte également six Egyptiens, un Ivoirien et un Gambien, selon les associations de défense des droits de l’homme qui suivent l’affaire.
En novembre 2023, Mme Meloni a signé un accord avec son homologue albanais, Edi Rama, afin d’ouvrir deux centres gérés par l’Italie en Albanie, de l’autre côté de l’Adriatique.
Les centres sont devenus opérationnels en octobre, mais les juges ont rejeté la détention des deux premiers groupes d’hommes qui y avaient été transférés et qui ont donc été renvoyés dans la Péninsule.
L’Italie a établi une liste de pays dits « sûrs » et les demandes d’asile de personnes originaires de ces pays sont traitées de façon accélérée, seuls les hommes originaires de ces pays pouvant être emmenés dans les centres albanais.
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Mais les juges qui ont bloqué le premier transfert de migrants ont invoqué un arrêt de la CJUE stipulant que les Etats de l’UE ne peuvent désigner comme sûrs que des pays dans leur totalité, et non des régions seulement.
Une audience de la CJUE est programmée en février, selon les médias italiens.