Et si le vaccinoscepticisme distillé par l’administration américaine depuis la nomination du ministre de la santé Robert F. Kennedy Jr s’insinuait dans les instances vaccinales européennes ? C’est à ce scénario catastrophe que l’Italie a échappé de justesse cet été. Le 5 août, au moment de l’annonce de la nouvelle composition du groupe consultatif technique national sur la vaccination, qui doit orienter la stratégie vaccinale italienne, deux noms ont fait sursauter la communauté scientifique.
Le premier, le pédiatre Eugenio Serravalle, est notamment président d’une association remettant fortement en question la sécurité des vaccins, et discutant de leur prétendue corrélation avec divers troubles ou maladies, comme l’autisme – une fausse information d’ailleurs relayée depuis des années par Robert F. Kennedy Jr. Le second, l’hématologue Paolo Bellavite, avait déclenché une polémique en 2021 en affirmant qu’il existait peu de certitudes quant au rapport bénéfice-risque des vaccins contre le Covid-19.
Grâce à la mobilisation de la communauté scientifique et de la société civile, notamment au travers d’une pétition, le ministre de la santé Orazio Schillaci a finalement décidé, onze jours après l’annonce de la création du groupe, de le dissoudre entièrement, et ce contre l’avis de la cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni. Tout l’enjeu est désormais de savoir quels seront les 22 noms qui seront choisis pour composer un groupe d’experts qui, jusque-là, attirait peu l’attention. Aucun délai n’a été annoncé pour la formation de ce nouveau comité.
Il vous reste 73.38% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.