Le conflit ouvert entre le gouvernement, dominé par l’extrême droite de la présidente du conseil, Giorgia Meloni, et une partie de la magistrature italienne, est entré dans une nouvelle phase, mardi 28 janvier. Dans un message vidéo au ton grave, publié sur son compte Facebook, la cheffe de l’exécutif nationale conservatrice et cheffe de file du parti Fratelli d’Italia (extrême droite) a annoncé faire l’objet d’une enquête menée par le parquet de Rome, en lien avec l’affaire Osama Najim. Le 21 janvier, ce milicien libyen faisant l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crime contre l’humanité et crime de guerre, dont des actes torture et des viols, a été rapatrié par le gouvernement italien vers Tripoli après avoir été arrêté à Turin puis libéré.
S’en est suivie une dure polémique dans le contexte de tensions entre l’exécutif et les juges catalysées par la politique migratoire de Mme Meloni. Les résistances qu’elle occasionne dans la magistrature se développent sur fond d’une réforme de la justice qu’une partie des juges dénoncent comme destinée à brider leur indépendance. Le ministre de l’intérieur, Matteo Piantedosi, le ministre de la justice, Carlo Nordio, ainsi que le secrétaire d’Etat à la présidence du conseil, notamment chargé de la supervision des services de renseignement, Alfredo Mantovano, sont également ciblés par l’enquête.
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