La présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, a un problème d’équilibre, à l’étranger comme à domicile. Sur la scène internationale, la cheffe de l’exécutif d’extrême droite évolue sur une voie étroite entre ses affinités avec l’administration Trump et ses relations avec ses partenaires européens, tandis qu’à Rome, elle doit tenir une coalition travaillée par des mouvements contraires.
D’un côté, Forza Italia (centre droit), parti fondé par Silvio Berlusconi, demeure résolument attaché à l’ancrage européen de l’Italie ; de l’autre, son turbulent allié de la Ligue (droite radicale), Matteo Salvini, s’est engagé dans une surenchère trumpiste en multipliant les démonstrations de son alignement avec Washington, porté par la vague réactionnaire en cours.
S’étant distingué comme un fervent admirateur de Vladimir Poutine avant l’invasion de l’Ukraine, devenu vice-président du conseil et ministre des transports de Mme Meloni en octobre 2022, il a même obtenu un appel téléphonique de quinze minutes, le 21 mars, avec le vice-président américain, J. D. Vance, un adversaire déclaré du modèle démocratique européen. « J’ai tout lu de toi », a confié, dans un élan rapporté par le Corriere della Sera, M. Salvini à M. Vance, auteur d’un best-seller sur l’Amérique périphérique dont il est issu et sur la manière dont il en est sorti pour devenir un riche financier après un passage par Yale.
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