Le ralentissement de l’inflation se confirme au mois de mars : selon les chiffres provisoires publiés vendredi 29 mars par l’Insee, la hausse des prix sur douze mois s’est établie à 2,3 %, après 3 % en février et 3,1 % en janvier. Sur le seul mois de mars, ils ont augmenté de 0,2 % après 0,9 % en février.

Décryptage | Article réservé à nos abonnés Inflation : derrière l’accalmie, des prix encore en hausse

Pour le douzième mois consécutif, les prix de l’alimentation, principal moteur de l’inflation depuis plus d’un an, sont en reflux : ceux des produits frais baissent (– 3,9 %), tandis que l’inflation d’ensemble de l’alimentaire n’est plus que de 1,7 %. L’énergie, qui a connu un petit sursaut début 2024, ralentit aussi à 3,4 %. Les produits manufacturés, dont les prix refluent depuis neuf mois, sont restés quasiment inchangés en mars (+0,1 % ).

Cette accalmie de l’inflation se traduit par une amélioration du moral des ménages. En mars, selon les indicateurs de l’Insee, la perception d’une forte hausse s’est atténuée, et la proportion de personnes jugeant qu’il est opportun de faire des achats importants a connu un « net rebond ». Ces intentions commencent à se traduire dans les chiffres : la consommation alimentaire a augmenté de 0,8 % en mars, celle des biens de 0,5 %. La baisse de la consommation d’énergie (–2,7 % ) explique qu’au final, la consommation d’ensemble reste étale (+0,0 % ). Mais ces signaux encouragent le scénario de l’Insee d’une reprise de l’activité tirée par la consommation en 2024. En 2023, les ménages se sont montrés particulièrement économes : la consommation n’avait augmenté que de 0,6 % sur l’année.

Effet Jeux olympiques

La hausse des prix dans les services, toutefois, reste à 3 %, en très léger repli par rapport à février (3,1 %). Dans ce secteur, les salaires constituent la majeure partie des coûts de production, contrairement à l’industrie ou l’agroalimentaire qui sont plus vulnérables aux cours des matières premières et de l’énergie. Les entreprises de services continuent donc de répercuter les hausses de salaires de 2023. D’autres facteurs poussent aussi à la hausse, comme par exemple le coût des sinistres et la montée des risques climatiques, qui ont conduit les assureurs à relever sensiblement leurs tarifs.

C’est la raison pour laquelle, selon Stéphane Colliac, économiste senior chez BNP Paribas, l’inflation va connaître un palier dans les mois qui viennent, restant comprise entre 2 % et 2,5 % en glissement annuel jusqu’à fin août.

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« Dans les prochains mois, nous prévoyons que les prix des services continueront de croître à peu près au même rythme qu’en début d’année, à plus forte raison à l’approche des Jeux olympiques et, principalement, de par la hausse attendue des prix du transport aérien », explique M. Colliac. En août, l’inflation dans les services serait donc toujours à 3,1 %.
Ce n’est qu’en septembre que la hausse des prix d’ensemble devrait repasser sous la barre des 2 % – l’objectif fixé par la Banque centrale européenne. Notamment parce que le prix des transports, des hébergements en Ile-de-France ou des transports aériens repartiront à la baisse après la période estivale.

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