Pendant des années, sa hiérarchie l’a noté comme un policier « volontaire, déterminé, doté d’un très bon état d’esprit », « apprécié (…) pour son impartialité, son humeur égale et son sens du service public ». Tout au plus, observaient ses supérieurs en 2024, devait-il « s’attacher à un management un peu moins entier ». Mais depuis le 18 novembre 2024, le commissaire Henri Drowa, 48 ans, patron de la police judiciaire en Nouvelle-Calédonie et seul Kanak à avoir atteint ce grade, a été suspendu dans l’attente des conclusions d’un conseil de discipline qui devrait se tenir jeudi 20 mars.
Sa médaille d’honneur de la police et ses états de service n’ont pas fait le poids face à des accusations de manque de loyauté et de « violences verbales et matérielles (…) inédites pour un cadre de police nationale dans l’exercice de ses fonctions », selon la direction générale de la police nationale au Monde. Autant d’éléments qui ont conduit l’institution à « suspendre immédiatement cet agent, dès que les faits ont été portés à sa connaissance ».
Des effectifs locaux « terrorisés » par un « management despotique » alimenté par une « posture physique intimidante » : le rapport rendu par l’inspection générale de la police nationale (IGPN) le 22 janvier – après l’audition de sept fonctionnaires sur les près de 130 que compte le service dirigé par le commissaire Drowa – se révèle rien de moins qu’accablant. Le manque de loyauté du policier, accusé d’avoir fait « preuve de défiance envers les agents métropolitains en renfort » y est aussi lourdement souligné.
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