En dépit des critiques des ONG et du défenseur des droits, le premier ministre polonais de centre droit, Donald Tusk, n’a pas fléchi. Mercredi 21 mai, la Diète, la Chambre basse du Parlement, a voté à une écrasante majorité la prolongation de la suspension du droit d’asile à la frontière biélorusse. Instaurée par un décret du conseil des ministres, en mars, la mesure, d’une durée de soixante jours, peut être reconduite indéfiniment avec l’aval des députés.
Mercredi, Donald Tusk avait affirmé devant les parlementaires vouloir protéger la Pologne d’une « certaine forme d’agression » exercée par les « passeurs et les gangsters », œuvrant de concert avec la « Russie et la Biélorussie ».
Depuis 2021, Minsk et Moscou orchestrent une crise migratoire aux portes orientales de la Pologne, laquelle persiste malgré une baisse d’intensité. En plus d’exercer des pressions diplomatiques, Varsovie a édifié une clôture de 5,5 mètres de haut et de 186 kilomètres de long en 2022, sans cesse renforcée depuis par des caméras, des détecteurs de mouvement et des barbelés, ainsi que par la présence de l’armée secondant les gardes-frontières dans leurs patrouilles. Mais ce dispositif n’est pas complètement hermétique. Le corps des gardes-frontières polonais, qui a relevé près de 30 000 tentatives de franchissement irrégulier de la frontière biélorusse pour l’ensemble de l’année 2024, en a comptabilisé 300 dans la seule journée du 20 mai.
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