LETTRE DE VARSOVIE
« Vous avez créé un Etat où les parents mendient auprès de personnes connues pour demander du soutien », a accusé le 12 mai, sur le plateau de la télévision publique polonaise TVP, le candidat antisystème Krzysztof Stanowski, s’adressant à ses rivaux du premier tour de l’élection présidentielle du 18 mai.
L’homme à la barbe de hipster portait un t-shirt à l’effigie d’Ignas : un petit garçon de 4 ans atteint d’une myopathie Duchenne dont les parents ont ouvert une cagnotte en ligne, en juillet 2024, pour financer une thérapie génique coûteuse aux Etats-Unis. « Vous, vous pouvez sauver Ignas, en contribuant à la cagnotte à hauteur de 1, 10 ou 100 zlotys [23 centimes d’euro, 2,35 euros, 23,50 euros] », plaidait auprès des téléspectateurs l’ancien journaliste sportif devenu youtubeur à succès, qui a finalement récolté 1,24 % des suffrages lors du premier tour. Comme d’autres candidats, il a régulièrement dénoncé les lacunes du système de santé.
Si la Pologne dispose d’une sécurité sociale et d’hôpitaux publics, le système de santé public, lourdement endetté, reste l’un des moins dotés de l’Union européenne (UE). Selon l’office des statistiques de l’UE, Eurostat, le pays dépensait en 2022, 6,4 % de son produit intérieur brut à la santé, lorsque la moyenne européenne se situait à 10,4 %. La France se situait sur la deuxième marche du podium, derrière l’Allemagne, avec 11,9 %. L’indice controversé « Euro Health Consumer Index », qui tente d’évaluer les performances des systèmes de santé européens, classe également la Pologne dans les quatre derniers pays évalués.
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