Les détenus français devront-ils bientôt payer des frais pour leur séjour en prison ? L’idée, jugée « tout à fait pertinente » par le président Emmanuel Macron sur TF1, le mardi 13 mai, a été lancée par le garde des sceaux, Gérald Darmanin.
Après avoir supprimé en février les activités ludiques à destination des détenus, à la suite de polémiques sur l’organisation d’une séance de massage ou d’une course de karting, le ministre de la justice entend poursuivre son combat contre « une sorte de laxisme » qui régnerait dans les prisons, en faisant contribuer financièrement les détenus de façon « symbolique » à l’amélioration des conditions carcérales. M. Darmanin a notamment défendu son idée en prenant l’exemple des narcotrafiquants incarcérés, qui auraient « une surface financière énorme » et « des appartements à Dubaï ».
L’instauration de frais d’incarcération est pourtant qualifiée d’« hérésie » par l’ancien garde des sceaux Eric Dupond-Moretti et jugée « brutale et consternante » par l’Observatoire international des prisons (OIP), pour qui « ses auteurs semblent tout ignorer des parcours de vie des personnes détenues, principalement marquées du sceau de la précarité ». De fait, la situation de la majorité des quelque 82 000 personnes incarcérées est bien éloignée des idées reçues communément relayées dans le débat public.
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