Cent six mille demandes de logement social en souffrance, pour près de 400 000 personnes concernées. Une production d’appartements insuffisante et en recul en 2024, avec 6 077 agréments attribués, loin de l’objectif de 9 000. Plus d’une centaine de communes qui ne respectent pas les 25 % de logements sociaux imposés par la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU). Le tout dans une région dont 70 % des 5 millions d’habitants sont éligibles à l’habitat à loyer modéré. En débarquant en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) en janvier, le nouveau préfet, Georges-François Leclerc a découvert des chiffres qu’il juge « insupportables ».
« Notre génération de décideurs, en ne construisant pas assez de logements sociaux, prive la nouvelle génération des moyens de son ascension sociale », accuse, dans une tribune publiée le 21 juin dans les colonnes de La Provence, le haut fonctionnaire, qui a décidé de faire de cette question « une de [ses] priorités », le temps de sa présence au bord de la Méditerranée.
En rupture avec l’attitude plus diplomate de ses prédécesseurs, le préfet Georges-François Leclerc alterne, depuis son arrivée, dialogue ferme avec les élus locaux, mesures incitatives et décisions musclées. Le 27 mars, la préfecture des Bouches-du-Rhône, qu’il dirige également, a tiré un premier coup de semonce en préemptant un terrain de 2 500 mètres carrés dans la commune d’Allauch pour y porter un projet de logement social. Un acte symbolique, dans ce village résidentiel qui borde les quartiers nord de Marseille, où le taux de logements sociaux plafonne à 7,47 %.
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