- D’étranges vols de banquettes arrière se multiplient partout en France.
- Simultanément, les annonces de banquettes arrière à vendre se multiplient sur les réseaux sociaux.
- Mais à quoi servent ces sièges dérobés et pourquoi sont-ils si difficiles à trouver ? Une équipe de TF1 a mené l’enquête.
Sur les réseaux sociaux, on trouve désormais des dizaines de photos de banquettes de voitures à vendre. Mais ces annonces ne sont en fait que la partie visible d’un trafic lucratif. Alors que sur le marché de l’occasion, se trouvent de vieilles voitures professionnelles avec seulement deux places, certaines personnes les achètent, installent des sièges à l’arrière, souvent dérobés sur d’autres véhicules, pour les transformer en véhicules cinq places avant de les revendre environ 15% plus cher.
Sur les sites de seconde main, de nouvelles annonces de banquettes à vendre à prix cassé apparaissent tous les jours. Dans le reportage en tête de cet article, une équipe de TF1 a appelé un vendeur au hasard pour l’interroger sur la provenance de sa banquette. « Peu importe la provenance madame, vous voulez des sièges ou pas ? »,
rétorque ce dernier à notre journaliste. « Vous êtes la première cliente qui m’appelle pour me questionner comme ça, vous me parlez comme une policière madame »,
ajoute-t-il, visiblement agacé par la question.
« Ça fait vraiment bizarre »
Dans le cas d’Aurore, elle-même victime de ce vol d’un nouveau genre, les malfaiteurs sont passés à l’action sur un parking municipal. « J’ai trouvé la porte conducteur grande ouverte et c’est après quand j’ai ouvert à l’arrière, que j’ai vu que c’était complétement démonté, saccagé, qu’il n’y avait plus rien »,
témoigne-t-elle dans le reportage ci-dessus. Et de poursuivre : « Ça fait très drôle de voir la voiture sans banquette, ça fait vraiment bizarre ».
Dans son cas, même les ceintures de sécurité ont été emportées.
Dans le Val d’Oise, un garagiste rencontré par notre équipe constate que ce trafic prend de l’ampleur. Frédéric Alves remplace désormais une banquette par semaine. Et pour cause, la manœuvre ne demande pas de compétence particulière :
un siège se fixe et se retire avec une simple clé. « C’est des outils classiques que tout le monde peut trouver dans n’importe quel endroit »,
confirme ce professionnel. « Les personnes qui sont là pour enlever la pièce avec l’adrénaline, elles font ça en quelques minutes »,
ajoute-t-il.
Des sièges presque jamais retrouvés
Or, ces sièges dérobés ne sont presque jamais retrouvés. « Il n’y a aucune traçabilité sur ces pièces, aucun numéro de série nulle part aucun moyen de retrouver l’origine de cette pièce et en fait aujourd’hui même si les voleurs se font attraper avec une banquette personne ne peut dire sur quel véhicule ça a été volé »,
déplore le garagiste.
Et alors que les constructeurs sont les seuls à vendre des banquettes neuves, en garage la remise en état coute parfois très cher. Ce dernier cite l’exemple de « trois véhicules dernièrement où les factures pour des vols de banquettes ou d’accessoires vont de 3 000 à 5600 euros et 11500 euros dans des cas extrêmes ou les personnes ont tout vandalisé dans les véhicules ».
Ces réparations en général prises en charge par les assurances.
Ce trafic commence à intéresser les forces de l’ordre, et plusieurs individus ont récemment été interpellés en banlieue parisienne.