Deux dirigeants nationalistes d’Europe centrale aux accointances prorusses font face à de vastes manifestations qu’ils comparent à des « révolutions de couleur » ou à des nouveaux « Maïdan », le soulèvement pro-européen de l’hiver 2013-2014 à Kiev. Les protestations qui secouent la Serbie et la Slovaquie sont frappantes par leurs similarités, à un moment où les forces politiques complaisantes envers le Kremlin progressent partout, sur fond de fatigue de la guerre en Ukraine.
Depuis des semaines, des dizaines de milliers de Serbes et de Slovaques à la sociologie proche (des citadins plutôt jeunes et éduqués) descendent dans les rues de leurs pays respectifs. Ils reprochent, grosso modo, la même chose au président serbe, Aleksandar Vucic, et au premier ministre slovaque, Robert Fico : l’adoption de méthodes de gouvernance autoritaires et corrompues caractéristiques des pays qui copient la Russie, comme la Hongrie de Viktor Orban, qu’ils admirent d’ailleurs tous les deux.
Bien sûr, les situations à Belgrade et à Bratislava ne sont pas exactement similaires. En Slovaquie, pays membre de l’Union européenne (UE) depuis 2004, le mouvement est parti de la visite contestée de M. Fico à Vladimir Poutine en décembre 2024. « La Slovaquie, ce n’est pas Moscou. La Slovaquie, c’est l’Europe », proclament les manifestants en brandissant des drapeaux européens contre leur dirigeant, qui a frôlé la prison pour corruption lorsqu’il était dans l’opposition et s’attaque depuis son retour au pouvoir, en 2023, à l’indépendance de la justice, de la police et des médias.
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