La démission du premier ministre serbe, annoncée mardi 28 janvier, n’a pas calmé la contestation étudiante anticorruption historique qui secoue depuis trois mois ce pays des Balkans. Mardi soir, ils étaient encore des milliers à défiler dans plusieurs grandes villes serbes, notamment à Novi Sad. Dans cette cité qui est un des épicentres de la contestation, les manifestants étaient particulièrement en colère à la suite de l’annonce du tabassage d’une étudiante par des nervis du parti au pouvoir, le SNS (Parti progressiste serbe),
Prénommée Ana, cette étudiante était lundi soir en train de coller des autocollants appelant à manifester, lorsque des hommes armés de battes de base-ball sont sortis des bureaux locaux du SNS pour s’en prendre à son groupe. Elle a dû être hospitalisée avec la mâchoire disloquée. La police serbe a annoncé avoir arrêté les quatre agresseurs présumés. Dans une allocution prononcée mardi soir, le président, Aleksandar Vucic, a confirmé qu’ils étaient des membres de son parti, en qualifiant cet acte de « scandaleux ».
Mardi matin, son premier ministre, Milos Vucevic, avait aussi parlé de violences « inacceptables » avant d’annoncer sa démission. Mais ce fidèle du président est surtout vu comme un fusible, alors que M. Vucic est depuis 2012 le véritable homme fort de ce pays de 6,6 millions d’habitants. « Le gouvernement cherche à manipuler les gens avec des actions qui ne signifient en réalité rien du tout », fustigeait ainsi Aleksa Markovic, étudiant dentiste à Belgrade et membre actif de ce mouvement de protestation, qui touche désormais toutes les universités du pays.
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