Longtemps totalement pacifique, le mouvement de protestation anticorruption qui secoue la Serbie depuis près de neuf mois commence à employer la violence, sous l’effet des provocations de hooligans envoyés par le pouvoir dans les rues pour en découdre avec les opposants. Jeudi 14 août au soir, certains des milliers de manifestants qui protestent depuis plusieurs mois contre le président Aleksandar Vucic ont saccagé plusieurs locaux de sa formation, le Parti progressiste serbe (SNS), dans la deuxième ville du pays, Novi Sad.
« Ce soir, nous avons pu constater que ces merveilleux enfants et ces merveilleux citoyens ne faisaient que détruire les biens d’autrui », a dénoncé M. Vucic jeudi soir, en laissant planer la menace de déclarer « l’état d’urgence » face à des manifestants qu’il a accusés d’avoir voulu « brûler vifs » ses partisans la veille, lors d’une première nuit d’affrontements survenus dans cette ville située à 80 kilomètres de Belgrade et qui est l’épicentre du mouvement. Au moins 42 policiers ont été blessés et 37 manifestants arrêtés jeudi soir dans tout le pays, selon le ministre de l’intérieur, Ivica Dacic : « Il ne s’agit plus de manifestations pacifiques des étudiants. Il s’agit d’une attaque contre l’Etat », a-t-il dénoncé.
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