Une Suédoise de 52 ans a été condamnée mardi 11 février par un tribunal de Stockholm à douze ans de prison pour génocide, reconnue coupable d’avoir réduit en esclavage des femmes et des enfants yézidis en 2015.
Lina Ishaq a été reconnue coupable de « génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre graves », son action s’inscrivant plus largement dans le cadre d’attaques menées par l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) à l’encontre de la minorité yézidie, a estimé le tribunal dans un communiqué.
Neuf personnes, trois femmes et six enfants, poursuivaient l’accusée en justice dans le cadre de cette première enquête menée en Suède pour des crimes commis par l’EI contre la minorité kurdophone des yézidis.
« Cette femme les a maintenus en captivité et les a traités comme sa propriété et ses esclaves pendant (…) près de cinq mois » à Rakka, en Syrie, poursuit le tribunal. Ils étaient privés de liberté de déplacement, interdits de pratiquer leur religion, ils devaient prendre en charge des tâches ménagères et certains ont été photographiés en vue d’être transférés à d’autres membres de l’EI, selon la décision.
« Système global d’asservissement »
« Etant donné qu’elle a participé au transfert des parties lésées, elle est également responsable d’avoir permis la poursuite de leur emprisonnement et de leur mise en esclavage », a estimé le tribunal.
Il a également rappelé « que le système global d’asservissement » était l’un des « éléments cruciaux » mis en œuvre par l’EI dans « la perpétration du génocide, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre flagrants dont la population yézidie a été victime ». Aussi, estiment les juges, « la femme partageait l’intention de l’EI de détruire un groupe religieux ».
Lina Ishaq est déjà en détention, condamnée en 2022 pour avoir permis le recrutement de son fils de 12 ans comme soldat par le groupe djihadiste.
Environ 300 Suédois ou résidents suédois, dont un quart de femmes, ont rejoint l’EI en Syrie et en Irak, principalement en 2013 et 2014, selon le service de renseignement suédois SÄPO.