LETTRE DE GENÈVE
« Avec un peu d’ironie, je devrais m’en réjouir. Le prix des billets ne cesse d’augmenter, mais on est récompensé en nature, puisqu’on passe de plus en plus de temps dans le train pour le même parcours ! » Le commentaire sarcastique de cet usager de la ligne Lausanne-Genève cache mal l’agacement qui gagne les 70 000 voyageurs quotidiens du tronçon. Depuis le dernier changement annuel des horaires nationaux, le 15 décembre 2024, le plus important en vingt ans, les Chemins de fer fédéraux (CFF) ont encore ralenti le rythme des trains sur l’arc lémanique, un des axes les plus chargés du pays.
En 2001, les convois les plus rapides parcouraient les 60,3 kilomètres qui séparent les deux grandes villes romandes en trente et une minutes, à la moyenne de 117 km/h. Vingt-trois ans plus tard, le même trajet dure au minimum trente-neuf minutes et s’effectue à 93 km/h, un allongement du temps de 26 %. Jamais les trains n’ont circulé aussi lentement en Suisse romande depuis des décennies. Selon le groupe audiovisuel public romand RTS, qui empoigne régulièrement ce sujet vexatoire, et a fait les calculs, « un pendulaire perd ainsi, chaque semaine, une heure vingt de plus dans le train sur cette ligne qu’en 2001. »
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