De violents combats opposent, mardi 3 décembre, l’armée syrienne à une coalition de rebelles dirigée par des islamistes radicaux, qui tentent de progresser vers la ville stratégique de Hama, dans le centre de la Syrie, selon une ONG.
Les groupes de combattants, dont la principale composante est l’Hayat Tahrir Al-Cham, émanation d’Al-Qaïda en rupture avec la mouvance djihadiste, ont lancé la semaine dernière une offensive fulgurante qui leur a permis de s’emparer d’Alep, deuxième ville de Syrie, dans le nord, dont les forces du régime ont totalement perdu le contrôle pour la première fois depuis le début de la guerre civile en 2011.
« De violents affrontements se déroulent dans le nord de la province de Hama », alors que « l’aviation russe et syrienne mène des dizaines de frappes » sur les positions des rebelles, a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Ces derniers ont pu prendre le contrôle de plusieurs villes et villages dans la région de Hama, a ajouté l’ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie. Un photographe de l’Agence France-Presse (AFP) a vu mardi matin des dizaines de chars et de véhicules militaires de l’armée syrienne abandonnés, sur la route menant à Hama.
Progression des groupes antirégime
L’armée syrienne avait annoncé avoir envoyé des renforts vers la région, qui ont permis de ralentir la progression des rebelles au cours des deux derniers jours.
Selon le ministère de la défense syrien, de « violents affrontements » ont opposé lundi l’armée, appuyée par des frappes aériennes syriennes et russes, « à des organisations terroristes dans le nord » de la province de Hama. « Nous progressons vers Hama après avoir nettoyé » les localités qui y mènent, a assuré à l’AFP un combattant rebelle, se présentant comme Aboul Houda Sourani.
Hama est une ville stratégique du centre de la Syrie, sur la route reliant Alep à la capitale, Damas. La progression des rebelles « menace la base populaire du régime », les environs de la ville étant peuplés d’Alaouites, la communauté dont est issu le président Bachar Al-Assad, souligne à l’AFP Rami Abdel-Rahmane, le directeur de l’OSDH.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit lundi « alarmé par la récente escalade de la violence » en Syrie et a appelé à une « cessation immédiate des hostilités ».