Hassan se tient pensif au bord d’une falaise dans la montagne qui surplombe Damas. Les mains dans les poches, il scrute la capitale qui s’étend à perte de vue, peinant à croire qu’il y a tout juste deux semaines, Bachar Al-Assad y régnait encore.
« Tout est allé si vite », constate d’un ton neutre cet ancien militaire de l’armée syrienne. Engagé sous les drapeaux en 2012, il a servi pendant douze ans comme chauffeur et garde du corps d’un officier de la sûreté de l’Etat.
Le dimanche 8 décembre à l’aube, alors que le dictateur était annoncé en fuite, Hassan s’est débarrassé de son uniforme et il est retourné chez lui, à Ish Al-Werwer, dans le nord de la capitale, un quartier alaouite, la minorité religieuse issue du chiisme à laquelle appartient le clan Al-Assad. « Dès le samedi, il y avait une atmosphère étrange. Toute une branche de notre service s’était retirée de la Ghouta [dans la banlieue de Damas]. A 17 heures, on a été regroupé à l’intérieur de notre quartier général, à Kafr-Sousah [dans le centre de la capitale]. On était 200 à 300 soldats. Nos supérieurs nous ont dit : “Le premier qui s’enfuit, on le fume” », confie l’homme de 32 ans.
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