Assis sur un parpaing, dans une rue dévastée de Daraya, Mahmoud Al-Qara contemple le ballet incessant des camions remplis de ferraille, des bennes remplies de gravats et des engins de chantier. Cette banlieue de Damas, située à 10 kilomètres au sud-ouest de la capitale syrienne, vidée de sa population au cours de la guerre civile, est devenue un vaste chantier à ciel ouvert. « Depuis la chute du régime [de Bachar Al-Assad, en décembre 2024], de plus en plus de familles reviennent », se réjouit M. Al-Qara, retraité sexagénaire, serré dans une chemise blanche qui détonne dans le paysage gris de poussière, en faisant glisser entre ses doigts les grains de son chapelet.
Lui-même a passé plusieurs années dans d’autres villes de l’agglomération damascène avant de revenir à Daraya, en 2019. « Quand nous sommes rentrés, nous avons retrouvé notre immeuble considérablement endommagé », raconte-t-il. Posé sur six piliers fragiles, dépourvu de porte ou de murs au rez-de-chaussée, le bâtiment semble léviter au-dessus de sa tête. « Nous n’avions nulle part d’autre où aller, donc nous nous sommes installés et nous avons commencé à réparer par nos propres moyens. »
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